13/06/22 – Méthodes quantitatives en SHS : traditions, spécialisations et routines disciplinaires ?

Le 13 juin 2022 de 10h à 13h

A bien noter : cette séance initialement prévue le 30 mai 2022 a été reportée le 13 juin 2022 de 10h à 13h.

Salle T203, Bâtiment Nouveau Tertre, Campus Tertre, Université de Nantes [bâtiment 3 sur ce plan d’accès]. Une solution distancielle (via Zoom) est aussi prévue : le lien sera envoyé quelques heures avant la séance aux personnes inscrites. Merci de compléter ce court formulaire d’inscription.


Programme de la séance :

  • Introduction à l’approche bayésienne dans l’analyse des données. Etat des lieux et perspectives en psychologie – par Brice BEFFARA (LPPL)
  • Introduction aux méthodes d’équations structurelles – par Jean-Marc FERRANDI (LEMNA)
  • Expérimentations et science ouverte du point de vue de la psychologie – par Amélie BRET (LPPL) – et de la linguistique – par Martin HAIDEN (LLING)


Les méthodes auxquelles un chercheur a recours résultent en grande partie d’habitudes individuelles qui se confirment au long de la carrière scientifique. Elles sont aussi grandement dépendantes des écoles d’analyse (à titre d’exemple, l’analyse géométrique de données se référant aux travaux bourdieusiens). Elles sont enfin influencées par la discipline dans laquelle s’inscrit l’auteur : mais dans quelle mesure ? Que gagnerait-on à s’intéresser aux « routines méthodologiques » des autres disciplines ? Quelles méthodes sont utilisées dans les autres disciplines et pourquoi ne sont-elles pas (ou peu) employées dans ma discipline ? Quel serait leur potentiel heuristique ?

Cette séance – qui conclut la troisième édition du séminaire PROGEDO-Loire – souhaite discuter ces questions en misant sur les échanges interdisciplinaires. Son programme reprend deux distinctions communément soulignées au sein des SHS en termes de méthodes quantitatives.

La première opposerait des disciplines pour lesquelles l’usage de statistique serait trivial (Psychologie, Economie) aux disciplines pour lesquelles le recours au chiffre serait loin d’être systématique (Sociologie, Histoire, Géographie). Des méthodes utilisées par les premières sont effectivement quasiment inconnues des deuxièmes : c’est notamment le cas des approches bayésiennes, ou encore des méthodes d’équations structurelles. Des interventions sur ces deux pratiques (approches bayésiennes et méthodes d’équations structurelles) seront l’occasion de revenir sur leurs postulats fondamentaux et de discuter leur cadre épistémologique (pouvant justifier les différences d’usage entre disciplines) : dans quel cadre s’appliquent ces méthodes ; pour quels questionnements et sur quels postulats reposent-elles ? Quelles sont leurs limites ? Quelles sont leurs relations aux deux disciplines ici représentées (respectivement Psychologie et Economie-Management) : y sont-elles fréquemment utilisées ? dans quels types de travaux ?

Une deuxième distinction opposerait des disciplines « expérimentales » aux disciplines « historiques » (pour reprendre ici le terme de Jean-Claude Passeron [*]). Les collègues en Psychologie et en Linguistique mènent des expérimentations rendant possibles certaines pratiques d’open science comme la replication. Qu’entendons-nous par « expérimentation » ; qu’est-ce que cela suppose ; et qu’est-ce que cela rend nécessaire ? Une méthode ou des méthodes ? Quels sont les avantages de ce procédé, et quelles sont ses limites ? Alors que les sciences sociales sont dites « historiques » par Passeron, la psychologie et la linguistique observeraient-elles des phénomènes non-situés (ni dans le temps ni dans l’espace), i.e. qui n’ont pas besoin d’être contextualisés pour être compris, i.e. qui existent en dehors de tout contexte ?

[*] Jean-Claude Passeron, 1991 [2006]. Le raisonnement sociologique. Un espace non poppérien de l’argumentation, Albin Michel, 666 p.

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